[RP] Des retrouvailles au goût amer

J'avais bien reçu les deux messages de mon papounet

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mais le ton expéditif m'avait laissée pantoise. Je sais bien qu'il avait d'autres affaires à régler mais comment pouvait-il me secouer ainsi pour partir si vite alors que nous n'avions pas encore eu l'occasion de nous retrouver. En plus, il voulait que j'intègre la lance d'une dame... mais qui était-elle? Je ne la connaissais pas moi, et puis je ne pouvais pas tout quitter ainsi sans avoir revu Nouchkas qui était toujours coincée en Berry. Non décidément, cela ne se faisait pas de partir comme une voleuse, d'ailleurs avec mes stères de bois, je me demandais comment je pourrais les transporter... sans compter que je m'étais faufilée dans la milice et que je défendais la ville. Un des gardes m'avait appris quelques rudiments pour me défendre et éviter les coups si besoin était. Non, non et non, je ne partirai pas aussi vite... surtout qu'en plus papounet avait dit qu'il ne savait pas où il voulait aller. Maman m'avait appris qu'un voyage se planifiait, qu'on ne devait JAMAIS partir sans savoir où nous irions car les chemins n'étaient pas sûrs et si je me rappelais bien les recommandations de Nouchkas, la guerre faisait rage tout autour de nous... je ne pouvais décidément pas me résoudre à partir sans la revoir. Je n'avais jamais imaginé devoir la quitter. Je pensais... oui je pensais... qu'elle aurait pu venir avec nous...comment avais-je pu seulement y songer... faut croire que papounet avait d'autres projets pour moi. Une grosse boule me monta à la gorge, de rage je pris ma plume et un parchemin sur lequel je m'épanchais pour faire savoir la contrariété que tout cela représentait pour moi.

Citation :: Cher Papounet,

Après de si longs mois, tu m'as enfin retrouvée. Je pensais la joie m'envahir à cette annonce mais le ton de tes messages assez pressés m'ont comme contrariée... J'ai souvent rêvé nos retrouvailles et je ne pensais pas que ce serait ainsi. Un départ à la sauvette sans revoir Nouch d'amour, elle qui m'a recueillie, elle qui est en train de mettre en péril sa vie pour me protéger dans une guerre où elle n'aurait jamais dû prendre part. Tu me demandes en plus d'intégrer la lance de cette Flory... mais qui est-elle? La remplaçante de maman? c'est cela... jamais je n'aurai pu penser que tu l'aurais remplacée aussi vite. Je... je...enfin qu'importe cela ne me regarde pas mais je suis déçue, fortement déçue, je pensais que l'amour était éternel...ou du moins qu'il survivait à la mort... faut croire que je me suis trompée. Tu dis ne pas savoir où partir... mais tu dis également devoir partir lundi! Comment peux-tu seulement songer que je devrais partir ainsi sans revoir Nouch d'amour... elle qui a tant fait pour moi et m'a considéré comme sa fille. J'avais eu l'espoir de la revoir, qu'elle vienne avec nous... voilà mes espérances à l'eau... qu'ai-je fait pour devoir supporter une nouvelle séparation? Je ne pensais pas que ces retrouvailles seraient sources de chagrin et de désespoir une nouvelle fois... Pourquoi partir à la sauvette? pourquoi devrai-je quitter encore les personnes qui ont été si bonnes pour moi? Pourquoi tant d'empressement à partir? Aurais-tu commis un crime et aurais-tu des gens à tes trousses pour agir ainsi? Non décidément, la fillette que je suis ne comprends pas pourquoi nous devrions partir aussi vite... d'ailleurs, ne voulais-tu pas rencontrer la femme qui a pris soin de moi durant ces longs mois?

quelque chose m'échappe et j'avoue être fortement contrariée... oui fortement contrariée.

Cela ne m'empêche pas de t'aimer papounet mais... enfin bon à quoi bon que je m'épanche plus... je vais certainement devoir t'obéir n'est-ce pas... contre mon gré... alors à quoi bon...

Flora

Je roulais le parchemin et sifflais Innocence. Je priais ma colombe d'aller porter ce message de tout urgence. Pendant ce temps, à chaudes larmes, j'écrivais une longue lettre à ma Nouch d'amour.

Citation :: Ma Nouch d'amour,

Tu me manques tellement... par où commencer... j'ai tant de choses à te dire. J'ai appris que la guerre faisait rage tout autour de nous, je savais que tu avais intégrer l'armée d'un ami pour aider mais cela fait des semaines déjà et je n'ai reçu aucune nouvelle de toi... Je prie chaque jour Aristote pour qu'il ne t'enlève pas à moi. J'espère tant que tu n'es pas blessée... car qui s'occuperait de toi si tel était le cas. J'aimerai être près de toi. Ces dernières semaines ont été maussades pour moi. J'essaye de supporter le chagrin de la perte de maman et de Robin, mon frère jumeau, mais j'avoue que loin de tes bras, cela m'est de plus en plus difficile. Pourquoi la vie est-elle si injuste? Pourquoi doit-on toujours m'arracher aux gens que j'aime? J'ai reçu deux messages de mon papounet cette semaine. Il est arrivé à Thiers mais on n'a pas encore eu l'occasion de se parler de vive voix et encore moins de savourer nos retrouvailles. Je passe mes journées à travailler ou à défendre la ville avec d'autres miliciens qui m'ont montré quelques rudiments de combat et de défense, et surtout comment éviter les coups mortels mais j'ai soif d'apprendre davantage et j'aurai aimé que tu sois là. Papounet veut partir dès lundi, son message est si pressé, si expéditif... pourquoi tant d'empressement? Imagine-t-il vraiment ce que je traverse du haut de mes 6 pommes, voire 7... Comment peut-il songer ne serait-ce qu'un instant que je puisse partir sans te revoir? Je ne peux m'y résoudre. Je t'aime ma Nouch d'amour et je ne peux pas imaginer vivre loin de toi, loin de tes bras réconfortants et encore moins ne jamais te revoir... sans compter qu'il veut que j'intègre la lance d'une dame qui se prénomme Flory... mais je la connais pas moi... et j'ai comme l'impression qu'elle remplace maman et je dois avouer que cela ne m'enchante guère... pourquoi doit-on m'arracher aux gens que j'aime? Sincèrement, je suis désespérée et je ne veux pas partir à la sauvette sans savoir que je te reverrais... non je ne peux pas m'y résoudre. Nouch... je t'aime de tout mon coeur et je ne te serai jamais assez reconnaissante pour tout ce que tu as fait pour moi... mais je ne veux pas partir loin de toi... que dois-je faire? je me sens perdue... tellement perdue... je me faisais une telle joie de ces retrouvailles et voilà qu'elle me cause un chagrin encore plus grand... nouch... que dois-je faire...? aide-moi...

je t'aime bien bien fort...

Ta petite Flora qui a besoin de toi.

Le velin était imbibé d'eau à force de pleurer mais je n'arrivais pas à arrêter mes larmes... elles coulaient tel un torrent tant le chagrin m'avait envahi... je me demandais pourquoi, en cet instant, Aristote ne m'avait point rappelé à lui plutôt que Robin... cela m'aurait éviter tout ce désespoir au fond de moi... je roulais le velin et intimai à Innocence qui était revenue d'aller porter cela à ma seconde maman... celle qui avait pris soin de moi durant tous ces mois...