[RP] Mais où est rendue ma maison?

Je venais d'arriver à Saint-Aignan où j'avais reçu une missive du tribun pour me souhaiter la bienvenue. C'était bien gentil de sa part, il faut avouer. D'ailleurs, à 6 ans, je ne comprenais pas toujours les termes des grands, mais il m'avait fallu un déplacement en taverne pour mieux comprendre leur langage. On m'avait expliqué que l'histoire des niveaux c'était comme monter à une échelle. À la première marche, donc niveau 1, nous trouvions les paysans, à la marche deux, les artisans et enfin à la marche trois, les érudits. C'était une meilleure manière pour les grands de distinguer les différentes classes sociales apparemment.

Maintenant, il fallait que je trouve un moyen d'envoyer un message à ma famille. Ils devaient s'inquiéter à moins qu'ils étaient trop pris par la naissance du bébé pour se rendre compte de ma disparition.

Il faut dire que j'aimais faire les quatre cent coup avec Robin, mon frère jumeau, sauf que cette fois-ci, il avait refusé de me suivre dans mes bêtises. Si bien qu'il arriva ce qui devait arriver, des gens peu recommandables m'enlevèrent. J'avais eu beau crier, me débattre, rien à faire, personne ne put m'entendre tellement je m'étais éloignée de la maison. J'avais refoulé mes larmes ne voulant pas laisser les ravisseurs avoir le dessus sur moi. Ma chère maman m'avait appris à manger mes émotions et à paraître impassible dans l'adversité. Je ne sais pas du tout comment ma famille ferait pour me retrouver... car mes ravisseurs au nombre de quatre, trois hommes, une femme, effacèrent toute trace visible. Je réussis tout de même à décrocher mon médaillon qui contenait un portrait de mes parents. J'espérais sincèrement que cela suffirait.

Tout ce que je me rappelais ensuite c'est que nous avions galopé, galopé, galopé pendant tellement longtemps, que je m'endormis sur la croupe du cheval qui m'emportait loin de Lausanne et je me réveillais dans une masure délabrée, seule. Pour je ne sais quelle raison, mes ravisseurs ne m'avaient point attachée.

Je fis donc le tour de la maison, ne voyant personne aux alentours, je pris mes jambes à mon cou et je filais à l'anglaise. Je traversais quelques villages, avant de m'arrêter enfin et ce fut à Saint-Aignan où une lettre de bienvenue me fut remise.

Voilà où j'en étais. J'avais travaillé la veille dans la Maison d'Aristote et ce jour j'avais décidé de m'inscrire à la mine. Je m'étais rendue juste avant à la première taverne de la ville où j'avais pu rencontrer en personne le tribun de la ville, la charmante Nouch et sa soeur Aelia, sans oublier les deux monsieurs qui se chicanaient comme des bébés. Je souriais à cette pensée. D'ailleurs, l'amoureux de Nouch imitait très bien l'âne. J'avais bien ri.

Nouch avait été bien gentille avec moi, elle m'avait promis de retrouver ma maman et mon papounet. J'espérais vraiment que ses recherches seraient fructueuses, car ils me manquaient énormément même mon jumeau et tous les autres. J'avais d'ailleurs adressé une prière à Aristote pour me permettre de les retrouver bien vite. J'espère qu'il m'aura entendu. Une chose est sûre je veux savoir où est rendu ma maison.

[Quelques jours plus tard - Saint-Aignan]

Plus je découvrais la ville, plus l'envie d'y demeurer était grande. J'y rencontrais des gens fort sympathiques et chaleureux. Cela me changeait de l'ambiance froide et malsaine des terres comtoises où j'avais demeuré depuis ma tendre enfance. Maman m'avait maintes fois dit vouloir en partir malgré son attachement à ce Comté, mais chaque fois elle continuait à s'y investir jusqu'à ce qu'ils se retrouvent à Lausanne...Cependant, je n'oubliais pas mon envie, celle de retrouver ma famille au plus vite. Il me fallait soit trouver une grande personne possédant un oiseau qui voyage, soit m'en procurer un. Je pense que trouver une grande personne serait plus facile. Nouch l'avait recueillie et ce matin même, Dromois son fiancé m'avait demandé si j'accepterais qu'ils m'adoptent si jamais on ne retrouvait pas ma
famille. J'étais toute fière et heureuse qu'il me le propose... mais je voulais tout de même retrouver ma maman et mon papounet. Aussi, j'acceptais volontiers de rester avec lui et Nouch le temps qu'on les retrouve et que si par malheur, Dieu m'en garde, on ne les retrouvait pas, j'accepterais alors qu'ils m'adoptent car je les aimais vraiment beaucoup beaucoup.

Je me trouvais d'ailleurs avec eux en taverne et je lançais à qui voudrait l'entendre :

Y a-t-il quelqu'un qui a un oiseau qui voyage pour envoyer une lettre à maman ou papounet ou les deux? J'ai quelques pièces si cela peut vous aider...c'est vraiment important...